Nous terminons notre séjour au Japon par Kyoto. Ville historique qui a longtemps été la capitale du Japon (jusqu’au XIXeme siècle). En témoignent ses palais impériaux, ses centaines de temples et sanctuaires. Elle compte un peu moins de 1,5 millions d’habitants.

Contrairement à Tokyo, elle a très peu été touchée par des séismes, à été épargnée par les bombardements de la 2nde guerre mondiale; mais ses bâtiments en bois ont tout de même connu quelques incendies. Malgré tout, peu de vieilles habitations subsistent : les japonais ne sont pas aussi conservateurs que nous, et les logements subsistent rarement plus de deux générations sans être détruits et reconstruits plus modernes (et avec de meilleures qualités anti sismiques…). Cependant, les habitants ont a cœur de ne pas vivre au milieu des buildings, Kyoto reste donc une ville assez basse de laquelle dépassent presque uniquement des pagodes.

Pour l’anecdote, Kyoto était la première cible choisie pour les bombardements atomiques américains, mais quelques personnes s’y sont opposées, car elles connaissaient la richesse culturelle et historique d’en la ville (…).
J’ai beaucoup aimé cette ville, très éclectique mais restant tout de même bien traditionnelle dans l’ensemble. On y a été durant la basse saison touristique, je n’ose pas imaginer ce que ça doit être en Avril ou en été… Là, c’était déjà envahi de bus de chinois déjà…
Ayant lu des dizaines de livres sur les geikos de Gion, c’est ce quartier traditionnel que j’avais choisi comme point de chute, et c’est sans regrets !
Pour notre premier jour, nous avons loué des kimonos que des habilleuses nous ont enfilé : il y a 4 couches (leggings/damart pour nous, puis une chemise longue et fine, puis un premier kimono dont seul le col dépasse, et enfin le kimono à proprement parler. + une veste pour moi). C’est tout un art, entre les couches elles intercalent des serviettes nouées à la taille, des bandes de plastique rigide pour gainer la taille et rigidifier le col, et si tu as le malheur d’encore pouvoir respirer, elles resserrent un coup.

Ensuite, je me suis faite coiffer – chignon jap-, on a enfilé les getas (tongs), et en route ! On ressemblait à s’y méprendre à des japonaises !!!
Fushimi Inari : on a été à ce sanctuaire Shinto, dédié à la déesse Inari, dont le messager est un renard. On a donc fait l’ascension du mont Inari (228m, 4km en kimono et tongs !), ce qui nous a permis de vite se retrouver loin des hordes de touriste : ils restent campés aux premiers mètres, font leur selfie dans une allée de Toris (les portes oranges, que l’on voit d’ailleurs dans le film « mémoires d’une geisha ») et retournent dans leur bus.
C’était une balade très sympa, j’ai décidé d’adopter cette tenue pour mes futures randonnées d’ailleurs. Plus sérieusement, c’est impressionnant ces milliers de toris (dons d’entreprises principalement, pour s’assurer la réussite pro bla-bla-bla) et de statues de renards non stop durant tout le chemin, on s’arrête dans deux maisons de thé en route. A visiter sans modération !
Le soir, nous avons réservé ce que attends depuis des mois :
Il faut donc préciser que nous sommes dans un ryokan (auberge traditionnelle) luxueux, avec une chambre de la taille de mon appartement toute de tatamis et de portes de papiers coulissantes, avec une « room assistante » qui vient le matin replier nos futons, installer la table et nous amener le petit déjeuner, des toilettes qui ouvrent leur cuvette lorsqu’on les approche, un bain en bois japonais, … Je m’arrête là.
Cet hôtel pour deux nuits coûte plus cher que tous les autres réunis (en même temps pour le reste, on a pris du pas cher), mais c’était juste fantastique et à faire une fois ! Même si nous ne sommes pas forcément à l’aise avec ces coutumes… (la dame de chambre se mettant à genoux et s’inclinant au sol 4 ou 5 fois, toute l’équipe qui nous accompagne à la sortie et attend dehors en s’inclinant jusqu’à ce que nous ayons quitté la rue, … ).


Bref, donc : j’avais choisi cet hôtel dans le but spécifique de pouvoir assister à un repas en la présence d’une geiko (appelée geisha ailleurs au Japon) et d’une maiko (apprentie Geiko).

Pour beaucoup d’occidentaux, l’image est totalement erronée puisqu’elles sont confondues avec des prostituées. Ce sont en réalité des femmes d’art, qui divertissent depuis des siècles des repas grâce à différents arts japonais qu’elles ont étudié dans une école très spécifique : danse, shamisen (instrument), arrangement floral, cérémonie du thé, et elles doivent être cultivées et en mesure de tenir une conversation soutenue. Le tout avec une élégance et un charisme bien japonais, toujours sur la retenue et dans la subtilité !
Elles ont 19 et 30 ans. La Maiko sera geiko dans une année (après 4 ans d’études), elle est donc déjà bien accomplie dans ces arts. Ce sera elle qui dansera et jouera avec nous, tandis que la Geiko jouera du shamisen. Elles peuvent avoir un petit ami, mais doivent se retirer si elles décident de se marier.
Nous avons l’occasion d’en parler avec chacune d’elles puisqu’elles passent à nos tables, je suis excitée comme une puce évidemment ! On les regarde effectuer deux danses + shamisen + chant, elles nous font jouer à des jeux à boire, le tout durant un repas traditionnel en 7 plats excellent !
Notre première journée à Kyoto a été riche, ces 3 dernières villes ont été une très belle découverte – un gros choc culturel, il ne reste que deux jours avant le départ mais j’ai l’impression d’avoir vraiment rentabilisé notre temps, on a découvert plein de facettes du Japon, on s’en est mis plein les mirettes en bref !!
Pour parler du tourisme, c’est une catastrophe qui dénature Kyoto et agace particulièrement les habitants. On se retrouve au milieu de Gion avec des espèces de troupeaux énormes de paparazzis, qui attendent de pieds fermés les geishas pour les mitrailler de photos. Kyoto comptait avant jusqu’à 3000 geikos, elles ne sont plus que 120 + 30 maikos maintenant. Donc, dès que l’une d’elle montre le bout de son nez, ils se jettent dessus comme des chiens affamés sur un os, allant jusqu’à les tirer par le kimono pour faire un selfie, leur barrer la route, …
La ville a mis des panneaux pour rappeler la bienséance, sans trop de succès. De manière générale, les Kyotoites déplorent cet engouement touristique, qui vient jusqu’aux petits marchés de quartiers, qui fait pousser des hôtels; d’autant plus que la plupart du temps, il s’agit d’un bus qui régurgitent sa quarantaine de touristes, qui font 300 photos en 15 secondes, et repartent aussitôt, un peu comme le passage d’une tornade qui laisserait derrière elle tous ses déchets au sol… bref…
Il reste deux jours de photos à ajouter, mais je suis maintenant au Vietnam, et internet ce sera assez aléatoire, donc je poste cela comme ça en vitesse et je reviendrais le retaper correctement et ajouter la suite un de ces 4 😉 !!! J’ajoute juste l’es photo du quartier de Gion de nuit 🙂 c’est le quartier des maisons de thé (où se produisent les geikos et maikos) et des okiyas (où elles vivent sous la garde de leur « maman » durant leur formation), les maisons sont restées traditionnelles et rien a été détruit, ouf !
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